L’itinérance : un facteur aggravant
En 2018, en une seule journée, plus de 25 216 personnes dans 61 collectivités se trouvaient en situation d’itinérance, dans un refuge ou non. Parmi elles, un nombre important est touché par des problèmes de santé mentale. L’itinérance résulte souvent de facteurs tels que la précarité économique, le coût élevé des logements, la violence conjugale et familiale, les troubles de santé mentale non traités et le manque de soutien aux jeunes en transition hors du système de protection de l’enfance.
Les refuges et logements de transition offrent une première réponse, mais des solutions de logement durable sont essentielles pour permettre aux personnes vulnérables de reconstruire leur vie et d’éviter le cycle répétitif de l’itinérance et de la détresse psychologique. Un logement stable permet de briser ce cycle et d’accéder à un environnement propice à la réinsertion sociale.
Le logement comme mesure préventive contre le suicide
La précarité sociale et résidentielle est un facteur de risque notable pour le suicide. L’accès à un logement stable permet de briser l’isolement en intégrant des réseaux d’entraide et de soutien communautaire, facilite l’accès aux soins et aux services en santé mentale, et réduit le stress financier et l’anxiété liés à l’incertitude du logement, deux éléments majeurs dans la détresse psychologique. Des initiatives québécoises et canadiennes montrent que l’accès au logement abordable a un impact direct sur la réduction du suicide et de la détresse psychologique. Les OSBL d’habitation, soutenus par la FOHO, offrent des solutions adaptées aux réalités locales et répondent aux besoins des populations vulnérables.
Plusieurs modèles ont démontré leur efficacité. Le programme “Logement d’abord” vise à offrir un logement stable avant d’aborder d’autres enjeux comme la santé mentale ou l’emploi. Ce programme repose sur l’idée que la stabilité résidentielle est une condition essentielle pour toute autre forme d’intervention sociale. Les coopératives d’habitation et logements supervisés offrent un environnement structuré et un accompagnement psychosocial aux personnes à risque. Enfin, les logements sociaux avec soutien communautaire assurent un filet de sécurité pour les personnes vivant avec des troubles de santé mentale.
Un engagement collectif nécessaire
L’accès au logement est bien plus qu’une question de confort : c’est une nécessité pour assurer la dignité, la santé mentale et la prévention du suicide. Les données québécoises et canadiennes démontrent qu’un logement stable réduit considérablement les risques de détresse psychologique, de marginalisation et d’itinérance chronique. En permettant aux personnes vulnérables d’avoir un toit, on leur offre une chance de se reconstruire et d’accéder à des services essentiels.
La FOHO, à travers son engagement pour le logement communautaire, continue de soutenir les organismes qui luttent pour des solutions durables. Investir dans le logement social et communautaire, c’est investir dans la prévention du suicide et dans un avenir plus humain et inclusif.